Pour quoi faire?
C'est la question que j'entends le plus souvent quand je parle de ce projet de langue universelle.
Aussi je dois souvent reprendre mes motivations, l'origine et le développement de cette idée.
Tout a commencé (a priori...) par un voeu, commun a beaucoup de gens celui d'aider a créer un monde en paix. Par ailleur j'aimais bien m'amuser avec ces jeux de langage codés, et toutes sortes de perspectives scientifico-fictionnelles: l'intelligence artificielle, imaginer le futur etc.
La lecture des "Fourmis" de M Bernard Werber me rappela mes anciennes idées quand je pu lire cette idée de langage olfactif entre l'homme et la fourmi...
Le langage en science fiction est souvent un theme incontournable bien que souvent sousexploité.
mon voeu prenait corps: existe-t-il une possibilité de langue ou langage qui puisse etre suffisament universel pour permettre a tout un chacun de communiquer avec TOUS? que l'autre soit fourmi grand singe robot extraterrestre ou plus concretement personne handicapée n'ayant pas le langage (je suis par ailleur éducateur spécialisé) ou tout simplement mon voisin du bout du monde...
Pour cela l'objectif devenait comment créer un langage le plus simple et le plus accessible possible.
j'ai donc commencé à m'interesser à différentes langues dites universelles existantes (espéranto; lojban; kotava...)
L'aspect technique était en marche...
Mais l'aspect "philosophique" est également important afin d'y insufler du sens
C'est la réflexion sur la question de l'universalité qui c'est alors imposée que puis-je avoir de commun avec une fourmi un robot un extraterrestre etc...?
en apparence pas grand chose si ce n'est ... d'exister!
La notion d'existence est ici fondamentale car cela est le seul repère absolu pour quiconque de cet univers. De cette existence émane alors la diversité qui peut se grouper en ensembles et sous ensembles en éléments proches ou distincts voire opposés etc...les différences proviennent de l'unité.
ce mouvement de pensée va alors guider mes idées pour la construction meme du kizuva, tel le bigbang issu de l'unité vers la diversité et la complexité le kizuva reprend cet élan du global unificateur vers la precision differenciatrice, illustrée par l'idée des zooms successifs.
ce principe est important dans la compréhension et la construction du Kizuva. Chaque système (comme les pronoms personnels par exemple) se comprennent alors comme des systèmes temporaires, évolutifs, et faisant partie d'un enchainement de systèmes "emboités" plus ou moins grands, plus ou moins complexes etc...
Ce que nous avons donc tous en commun, le socle,
la référence absolue qui nous unit tous c’est L’Existence.
Cette référence absolue peut guider et orienter toutes les réflexions qui en découlent. Dans nos modes de pensée
actuels la difficulté pour deux personnes de se comprendre réside dans le fait qu’elles n’ont pas forcément les
mêmes référentiels ou bien que ceux-ci soient tout simplement relatifs et non absolus.
Le problème de la relativité induit un système de pensée excluant. Cela engendre des repères binaires A par rap-
port à B, A étant distinct de B et différent selon tel ou tel critère (principe d’échelle de valeurs)
Cela induit également l’idée de limites séparatives plutôt que de limites passerelles…
dans le Kizuva il existe des limites mais qui restent purement fonctionnelles, comme le passage d'un jour au suivant à minuit ne peut être que convention, qui pourrait dire qu'il existe une "rupture" entre un jour et le lendemain? de même, la définition de "Soi" est conventionnelle, concrêtement si l'on se définit comme un corps la limite de notre peau n'a rien d'absolue, et ne nous isole pas de notre environnement, mais définit un systeme cohérent indépendant, un "conglomérat" d'éléments unis pour un temps...
SPECIFICITES...
AVOIR
Le verbe avoir n'existe pas en Kizuva et il est remplacé systematiquement, par exemple:
- avoir en tant qu'auxiliaire n'apparait pas dans les formes de conjugaisons kizuviennes
j'ai faim : je suis affamé (plus notion d'intensité)
j'ai 20 ans: je suis agé de 20 ans (voire même j'ai tourné 20 fois autour du soleil ;-)
- avoir au sens de posséder est remplacé par la notion "d'être responsable de..."
"j'ai deux enfants" ne peut pas se dire en Kizuva mais on dira "je suis responsable de deux enfants" . Le mot même, induit un sens fort, une toute autre implication dans le réel, (à noté qu'on ne dit pas non plus j'ai la responsabilité de" qui évoque là aussi une forme de détachement d'éloignement de cette responsabilité)
Bonjour!
Certains mots,sont simples comme bonjour... en fait il n'en est rien, chaque langue à sa façon propre de saluer en portant des sens différents.
Le bonjour kizuvien proposé serait assez proche du "namasté" indien, car en cohérence avec l'idée de la référence absolue de l'existence..
Toute existence est l'expression tangible du caractère absolu de l'Existence. La moindre poussière nous indique que la Non-existence absolue n'est pas. Toute chose est la "preuve" de la "victoire" de l'existant sur le non existant (et par analogie de la création sur la destruction en effet toute destruction même gigantesque ne pourra TOUT anéantir au point de réaliser le non existant absolu). toute chose est donc intrinséquement merveilleux car porteur de ce fait, porteur de cet absolu. si une simple chose est merveilleuse alors les êtres le sont également ;-) par consequent, il me paraissait logique d'indiquer ce caractere merveilleux de l'existent dans l'approche de l'Autre, par le salut.
vu ce qui précède je n'aurais pas dit comme René Descartes "je pense donc je suis" mais tout simplement "je suis" et c'est tout naturellement que le salue se traduira par "tu es" indiquant le fait de reconnaitre comme merveilleux l'existence d'autrui et de le lui rapeler également :
bonjour se dira donc Kwa KeM ! (forme dérivée et non réductrice au temps présent qui est KwaNa KeM)
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